Dès 1878 des musiciens se rassemblaient à Ainay-le-Château en vue de s’adonner à l’art musical. Ce n’est qu’au début de l’année 1885 qu’il est décidé de régulariser la situation en créant une société de musique. Et c’est donc lors d’une assemblée le 25 janvier 1885 que des statuts sont adoptés et que la société prend le nom de « L’INDEPENDANTE », fanfare d’Ainay-le-Château. Trente-neuf musiciens font alors partie de l’association et célèbrent leur première Ste Cécile le 22 novembre. Le programme de l’Indépendante se compose alors de bals, concerts, concours et des cours de solfège sont assurés.
Le premier soubresaut dans l’histoire de notre société arrive en novembre 1894 où elle se retrouve liquidée à la suite de plusieurs événements indésirables. L’association se retrouve en sommeil durant plusieurs mois. Mais non, la fanfare l’Indépendante ne peut pas mourir et c’est en août de l’année suivante qu’à l’aide d’une sollicitation de la population d’Ainay-le-Château, la société de musique renaît sous l’impulsion de M. Pierre Poussange qui sera durant trente années le mainteneur de l’association tout d’abord en tant que chef de musique puis par la suite en tant que président. La première Guerre Mondiale met la fanfare en sommeil et il faudra attendre l’année 1921 pour que se manifeste une reprise d’activité.
Viens alors l’année 1930 où l’Indépendante enregistre un de ses plus haut fait de gloire. En effet, la société de musique de la petite bourgade d’Ainay-le-Château remporte le concours international de La Bourboule le 7 septembre. Lors de sa rentrée à Ainay le lendemain, l’Indépendante défila en ville avec sa bannière et ses récompenses sous les applaudissements d’une foule qui se pressait dans les rues. Les fleurs offertes au président et au chef M. Aussage étaient alors déposées au monument aux morts terme du défilé. Deux jours plus tard les musiciens étaient accueillis à l’Hôtel de Ville pour rejouer le concert à la population et un bal fût enfin organisé pour célébrer le triomphe de l’Indépendante. Arrive ensuite la Seconde Guerre Mondiale et ses ravages. Les musiciens se retrouveront peu nombreux pour exécuter La Marseillaise au monument aux morts le 11 novembre 1944.
L’activité est ensuite reprise petit à petit et de jeunes musiciens intègrent les rangs. On peut noter qu’en 1946 l’Indépendante a 61 ans et est déjà décrite dans les hebdomadaires locaux comme la plus ancienne association d’Ainay-le-Château. Une batterie de tambours et clairons est créée en 1954 et les sorties sont alors nombreuses. Une période de prospérité commence alors pour la société musicale. M. Maurice Blanchard devient chef de musique en 1983 et assurera la direction de l’Indépendante durant 25 années. Le centenaire de la « vieille dame » d’Ainay-le-Château est l’occasion d’une fête très populaire et est célébré avec faste en 1985. Les 120 ans de l’association sont célébrés en 2005 sous la direction de M. Ludovic Berger. Mais malgré l’arrivée de quelques jeunes musiciens formés par M. Blanchard l’effectif de la société s’amenuise et le nombre de sorties se fait moindre, la fanfare est en déclin.
Mais en 2010 c’est M. Pierre Moreau qui se voit dans l’obligation d’assumer la direction de l’Indépendante faute de candidat. Et c’est peu à peu qu’à l’aide de musiciens motivés il arrive à insuffler un nouveau souffle de jouvence à la société de musique. Le répertoire et le style sont renouvelés pour tendre vers celui plus festif et populaire des bandas. De nombreuses sorties et représentations sont ajoutées au calendrier.
Plusieurs musiciens sont venus rejoindre notre effectif qui se compose actuellement d’une vingtaine de personnes allant de 18 à 82 ans qui sont aujourd’hui heureux de se retrouver pour répéter chaque semaine dans l’amitié et la rigolade et ainsi perpétuer la riche histoire de la fanfare l’Indépendante d’Ainay-Le-Château.
Ces quelques lignes ne sont qu’un résumé de l’étonnante richesse de l’histoire de notre société de musique aujourd’hui doyenne des associations castelainesiennes. Une histoire faite à la fois de moments de gloire mais aussi de bas. Une histoire indissociable de celle de son village. Une histoire qui n’est pas prête de s’arrêter car les hommes passent mais l’Indépendante subsistera toujours comme acteur du passé mais aussi du futur de notre beau village d’Ainay-le-Château.
Adrien LORESTE